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Rencontre du Bureau Exécutif de la cgct avec le chargé confédéral  de mission "Afrique" de la CFG-France

Date : Samedi 25 octobre 2008

Lieu : Siège de la CGCT

Présentation : Camarade Rose BALOUKI

La problématique « Genre » au Togo

Les statistiques estiment aujourd’hui la population togolaise à 5.200.000 habitants avec une proportion de 51 % de femmes.
En ce début du 3ème millénaire où la problématique « Genre » se pose avec acuité dans un contexte global d’égalité entre les hommes et les femmes en droit et en dignité, ce qui traduit un désir général d’améliorer la condition féminine, on se demande encore quelle est la place de la femme dans la société togolaise.
Les Togolaises sont certes actives et patriotes ; elles ont laissé une réputation de grandes entrepreneuses dans l’histoire du pays, mais dans leur grande majorité, cherchent-elles à exercer un quelconque pouvoir politique ?
Quelle est par rapport aux hommes leur proportion à vouloir œuvrer dans les sphères décisionnelles ?
Ont-elles un pouvoir de décision réel à l’instar des hommes ?
Ou sont-elles traitées en citoyennes de second plan ?
Pensent-elles s’octroyer ou réclamer leurs droits et exprimer leurs besoins réels ? Vivent-elles en harmonie avec leurs concitoyens ?
Sont-elles économiquement et socialement indépendantes ?
Voilà un chapelet d’interrogations qu’égrènent les associations nationales aussi bien qu’internationales qui œuvrent pour la promotion de la femme.
Pour nous, femmes de la CGCT regroupées en comité, notre préoccupation reste les actions à mener afin d’y parvenir.
Malgré les avancées significatives observées ces dernières décennies au niveau de la reconnaissance et de la promotion des droits de la femme, de nombreux écarts restent à combler entre les hommes et les femmes en matière d’équité, d’autonomisation, de droits de l’homme et d’accès aux différentes ressources, afin qu’ils soient tous, au même titre acteurs et bénéficiaires du développement politique, économique et social de leur pays

Les concepts de genre et égalité

 
Les gens font une confusion nette autour de ces concepts. D’où la nécessité d’un rappel et une clarification. Le concept "genre" étant abstrait, on a souvent l’habitude de le ramener à la femme.

C’est une erreur de ramener le concept genre à la femme. Le concept de genre(traduction  del’anglais gender) est un concept politique et mobilisateur. Ce terme apparaît pour la première fois en 1972, mais il fut diffusé dans les années 80.

 Genre = relation homme et femme

Le genre renvoie à la relation entre homme et femme, en s’adressant au rôle masculin et féminin tel que c’est socialement construit. Le concept genre est intéressant dans la mesure où il nous permet de faire la différence entre l’identité biologique (le sexe) et l’identité socio-culturelle(genre) de l’être humain. Le fait d’être du sexe masculin ou du sexe féminin, c’est immuable. Le sexe ne change pas.


Le genre évolue et change

Mais les fonctions ou les rôles que nous avons dans notre société dépendent de la manière dont chaque société conçoit ce que c’est un homme ou ce que c’est une femme. Ce qui varie suivant le temps et l’espace ou le milieu dans lequel on vit. Le genre évolue et change. A partir de ce concept, on a pu développer d’autres concepts, des outils d’analyse et des approches.


Le concept d’égalité

« Etre égal ne signifie pas être identique ». ’L’égalité dont il est question concerne l’égale répartition des tâches, rôles et responsabilités dans la société. L’égalité des droits fondamentaux des humains. Il s’agit également de l’équité au sens d’une juste redistribution des responsabilités, rôles et un accès équitable aux ressources. Tandis que l’identité (ou la ressemblance) est un concept ontologique.

Pour être pertinent, la démarche genre doit être fondée sur des résultats collectés sur le terrain afin d’éviter des a priori et des conclusions hâtives. Le principe est de sortir de ce cliché où il faut absolument mettre en opposition homme/femme. Le genre, ce n’est pas la femme seule, ni l’homme seul. Le genre, c’est l’homme et la femme et leurs relations dans la société. La démarche genre ne vise pas à renverser les rôles, mais à rétablir l’équilibre. L’approche genre permet de mettre fin aux rapports d’inégalité. A cause des différences dans les rôles sociaux, les hommes et les femmes ont des besoins pratiques et des besoins stratégiques différents. Une étude basée sur le genre, dans tous les domaines d’une société donnée, permet de voir comment se présente la situation des hommes et des femmes de façon globale.

Une méthodologie adaptée au contexte


Il convient de noter le déséquilibre très profond entre l’homme et la femme en termes de participation à la gestion du pouvoir dans le monde et en Afrique. Les femmes n’atteignent pas encore 30 % de participation au pouvoir.

Une disparité entre l’homme et la femme


Au niveau politique Ainsi au Sénégal, ce déséquilibre se traduit par 13% de femmes au gouvernement, 22 % au Parlement. En R. D. Congo, 13 % (parlement 8,4 %, Sénat 4, 6 %).

Au niveau scolaire On atteiint parfois en milieu urbain, une égalité entre garçons et filles dans l’école primaire (ou l’élémentaire), mais au moyen/secondaire et dans l’enseignement supérieur, les femmes sont en diminution.

Au niveau économique notamment en matière de disposition des ressources, les femmes ont un accès limité. Les politiques d’emploi sont en défaveur de la femme. Ainsi, en matière de travail, de productivité ou d’accès à la terre, les femmes sont loin derrière les hommes. La situation globale est à leur défaveur. Et pourtant ce sont les femmes qui réussissent le mieux dans la filière des mutuelles et de micro-crédit. Si elles sont formées, sensibilisées et appuyées, elles peuvent sortir de cette situation de défaveur qui gangrène leur épanouissement.

Il ne suffit pas seulement de le dire, mais il faut le faire. Il existe une volonté politique pour corriger ces disparités, mais ce qui manque souvent ce sont les moyens. Les gens sont d’accord pour améliorer les conditions de vie des femmes. Ils sont également d’accord pour que les filles aillent à l’école. Le problème se trouve au niveau des responsabilités politiques. Quel budget les Etats africains mettent pour le genre ?

Budgétiser le genre : du dire au faire ?


Le concept de genre nous évite de rentrer dans les rapports conflictuels entre homme et femme, et nous projette dans le problème de l’enjeu du développement, des défis de création de richesses, d’infrastructures scolaires et sanitaires qui sont beaucoup plus importants. L’approche genre prône un développement équitable, lequel ne privilégie pas uniquement la productivité, mais permet des changements de statut et de condition sociale. Les institutions internationales d’aide au développement commencent à comprendre cet enjeu de l’égalité de genre en exigeant que tous les documents de réduction de la pauvreté soient rédigés en intégrant la question genre. L’éducation est un enjeu majeur, mais l’autonomie économique des femmes les conduira aussi à l’autonomie politique.

Genre et développement équitable


Genre et développement

 
 
 

 
 
 

L’égalité entre hommes et femmes est au cœur du programme d’action de l’OIT en faveur d’un travail décent pour tous. Cette égalité conditionne les changements sociaux et institutionnels propices à un développement durable assorti d’égalité et de croissance. L’égalité entre hommes et femmes repose sur l’égalité des droits, des responsabilités et des opportunités dont chacun devrait jouir, indépendamment de son sexe.

Dans le monde du travail, l’égalité entre hommes et femmes se décline de la façon suivante:

  • Égalité des chances et du traitement
  • Égalité de rémunération pour un travail de valeur égale
  • Égalité d’accès aux emplois sûrs et non dangereux pour la santé, ainsi qu’à une couverture sociale
  • Égalité d’association et de négociation collective
  • Égalité de perspectives de carrière
  • Un équilibre entre travail et vie privée, équitable tant pour les hommes que pour les femmes
  • Égalité de participation à la prise de décisions à tous les niveaux

Étant donné qu’au travail les femmes sont souvent désavantagées par rapport aux hommes, la promotion de l’égalité entre hommes et femmes nécessite d’accorder une attention particulière aux besoins et aux aspirations des femmes. En outre, l’inégalité des attentes et des relations de pouvoir influence négativement les hommes et les garçons à cause d’idées reçues sur la condition masculine. Or les femmes comme les hommes, et les filles comme les garçons, devraient être libres de s’épanouir et de prendre des décisions suivant leurs propres aptitudes et intérêts, sans limitations imposées par des rôles rigides attribués à l’un ou l’autre des sexes.

Le travail décent et l’égalité entre hommes et femmes fait partie intégrante des travaux de l’OIT. À ce titre, l’Organisation œuvre en faveur de l’égalité des possibilités d’emploi par le biais de mesures visant à favoriser l’accès des femmes à l’éducation, aux formations et aux soins de santé, tout en tenant compte du rôle joué par celles-ci dans l’économie domestique. Des mesures ont par exemple été prises pour aider les travailleurs à concilier leurs responsabilités professionnelles et familiales et à bénéficier d’un congé parental et d’aides à la garde d’enfants par leur travail.

 

Genre et développement

Le concept du genre qui apparaît dans les années 80, ne cible pas les femmes comme un groupe à part. Il s’intéresse aux rapports sociaux entre les sexes, à leurs interactions, et met en évidence la construction sociale des rôles féminins et masculins ainsi que la hiérarchie qui marque cette forme de relations. L'approche du genre permet de mettre en évidence les différentes fonctions assurées par les un-es et les autres. Elle introduit directement dans le langage le fait que la différence homme/femme n'est pas seulement biologique. Parler de "genres", plutôt que de "sexes", c'est dire qu'être une femme ou un homme se vit de telle ou telle manière dans telle société. C'est définir les femmes et les hommes en insistant sur les caractéristiques culturelles, car c'est dans leurs relations sociales qu'hommes et femmes sont différents. La manière de choisir un-e partenaire, le droit d'accéder à la propriété ou d'hériter, la liberté de circuler varient d'une société à l'autre et évoluent aussi dans le temps. Les relations de genre ne sont pas figées. Dès lors, les inégalités dont sont victimes les femmes peuvent être modifiées.
Ce ne sont pas les différences biologiques qui justifient les inégalités entre les femmes et les hommes mais bien la manière dont chaque société définit leurs rôles sociaux respectifs. Ce concept est apparu et s'est répandu d'abord dans les pays anglo-saxons, dans les pays en développement et chez nous, ensuite.

 



 
 



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